A l’occasion du deuxième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR II), le Capitaine Ibrahim Traoré s’est adressé à la nation au cours d’une grande interview accordée à la RTB radio (radiodiffusion télévision du Burkina), ce samedi 5 octobre 2024 à Ouagadougou.

Au cours de ce grand oral, le Chef de l’État a longuement parlé de la situation sécuritaire. Le Capitaine Ibrahim Traoré est revenu sur la dernière attaque terroriste survenue à Barsalogho (région du Centre-Nord) le 24 août 2024. « Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je pense que j’étais personnellement visé. Barsalogho et moi, il y a une histoire (… ) En juillet 2022, j’ai défié beaucoup d’ordres pour m’interposer pour que Barsalogho ne tombe pas. J’ai sacrifié beaucoup de choses à Barsalogho. Ils ont ciblé Barsalogho parce que ça allait me toucher », a-t-il confié.

Le Président du Faso a donné des pistes à la suite des évènements. « Nous attendons le rapport final pour agir. S’agissant des victimes, nous avons adopté des lois pour que les enfants de ceux qui auraient perdu la vie dans cette guerre, on les récupère comme pupilles de la nation et ceux qui sont tombés, on les prend comme martyrs. Pour l’instant le gouvernement est permanemment aux côtés des populations pour les prises en charge », a-t-il dévoilé.

« On n’a pas voulu être désagréable avec un ancien président »

Pour les différentes tentatives de déstabilisation, le Capitaine Ibrahim Traoré a rassuré que le moral des troupes est au beau fixe. « Ces situations de déstabilisation n’affectent pas les troupes, mais ça leur donne encore plus de courage pour se battre. Ils comprennent mieux pourquoi ils doivent se battre pour leur patrie », a-t-il indiqué.

Il faut rappeler que l’ancien président de la transition, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a été cité par le ministre de la Sécurité comme étant impliqué dans les récentes tentatives de déstabilisation. Le Capitaine Ibrahim Traoré n’a pas voulu faire des révélations sur ce cas. « Je ne promets rien mais je l’espère. Nous avons repris les discussions avec les autorités togolaises. En toute honnêteté, au départ, on n’a pas voulu être désagréable avec un ancien président. Nous communiquons avec les autorités togolaises et eux-mêmes ont été surpris de l’agissement de Damiba avec les terroristes dans le drame de Barsalogho », a-t-il confié.

« L’accroissement des effectifs pour continuer la reconquête… »

En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, le Chef suprême des armées a rappelé le recrutement de plus de 30 000 personnes dans l’armée. Cette augmentation de l’effectif de l’armée témoigne de la volonté de reconquérir l’intégralité du territoire. « L’intensité des offensives a baissé à cause de la saison des pluies et nous allons reprendre très bientôt. 2025 est décisive et nous allons conquérir les 30% du territoire restants », a promis le Chef de l’État.

Dans la même lancée, le président Traoré a annoncé l’acquisition « d’équipements militaires dix fois plus performants et l’accroissement des effectifs pour continuer la reconquête du territoire ».

A en croire le président Traoré, on ne peut pas faire la guerre seulement sans développement. Le Chef de l’État a évoqué la création d’emplois pour occuper les jeunes afin qu’ils ne soient pas récupérés par les terroristes.

Le Capitaine Ibrahim Traoré a écarté toute éventualité de réconciliation avec des bandits armés. « Qu’ils déposent les armes », a-t-il déclaré.

Une synthèse de Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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