Tarification de la téléphonie mobile au Burkina : Les opérateurs prennent des engagements après une rencontre avec l’ARCEP

Au cours d’une conférence de presse, animée, ce vendredi 14 avril 2023 à Ouagadougou, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) a annoncé avoir eu une rencontre avec les directeurs généraux des opérateurs de téléphonie mobile. Selon le secrétaire exécutif de l’ARCEP, Wendlassida Patrice Compaoré, les échanges ont porté sur quatre points.

Pas de répit pour l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Pris entre le marteau et l’enclume depuis le début de la grogne de citoyens burkinabè sur la cherté des tarifs des opérateurs de téléphonie mobile, le régulateur a échangé avec les directeurs généraux des trois opérateurs de téléphonie mobile établis au Burkina à savoir Moov, Orange et Telecel Faso.

Les quatre points de discussion

En conférence de presse, le secrétaire exécutif de l’ARCEP, Patrice Compaoré a indiqué que les échanges ont concerné quatre points.

Sur la tarification de la connexion internet, les opérateurs se sont engagés à fournir certaines informations à l’ARCEP. Mais selon le secrétaire exécutif, cela passe par une étude comparative avec les autres pays de l’UEMOA.

En effet, le décret 94 2011 portant modalités d’établissement et de contrôle des tarifs des services de communication électroniques dit en son article 12 que l’étude économique et concurrentielle du marché des services de communications électroniques que réalise l’ARCEP comporte entres autres une analyse détaillée du marché des services de détails de communications électroniques, une identification des marchés pertinents et une analyse de la concurrence sur chacun des marchés pertinents identifiés.

« Le troisième point concernait les bonus. Les opérateurs s’engagent à offrir une bonne gestion des bonus des consommateurs. Enfin pour le quatrième point sur la lisibilité des offres, ils ont pris un engagement en faveur d’une meilleure communication des offres. », note l’ARCEP.

« L’ARCEP a toujours tenu fermement à jouer son rôle, sans complaisance »
Selon le secrétaire exécutif de l’ARCEP, la raison principale du régulateur a toujours été de porter les intérêts du peuple burkinabè.

« Bien que l’ARCEP soit suffisamment sensible aux légitimes revendications des consommateurs, notamment sur la révision a une tendance baissière des tarifs de la téléphonie mobile, elle est tout de même tenue au respect de la législation nationale et sous régionale qui organise dans le même espace communautaire, les grandes orientations de la communication électronique. Jusqu’à ce jour, l’ARCEP a toujours tenu fermement à jouer son rôle, sans complaisance, en s’assurant toujours que les intérêts du consommateur burkinabè sont préservés contre toute forme d’abus », a-t-il déclaré.

« Nous n’avons pas attendu les plaintes sur les réseaux sociaux »

L’Etat a procédé à une réforme de l’ARCEP en 2019. Deux organes ont été créés mais c’est en juillet 2022 que le Conseil de régulation et le secrétariat exécutif ont commencé à fonctionner. « Ces deux organes ont reçu des autorités une feuille de route qui met l’accent sur l’intérêt des consommateurs. Dès que ces deux organes ont été mis en place, nous n’avons pas chômé. Nous avons des rencontres régulières avec les associations des consommateurs et en janvier nous avons échangé avec les opérateurs. Nous avons créé des groupes WhatsApp pour gérer les plaintes posées par les associations des consommateurs que nous allons rencontrer la semaine prochaine. Nous n’avons pas attendu les plaintes sur les réseaux sociaux », a indiqué Wendlassida Patrice Compaoré.

« L’ARCEP n’a aucun autre agenda que… »

L’ARCEP annonce également que les concertations vont se poursuivre dans les plus brefs délais, avec les associations de consommateurs pour que l’intérêt du consommateur soit le critère le plus plausible dans l’arrêt des nouvelles tarifications en perspective. L’ARCEP annonce la relecture du décret 94 2011 portant modalités d’établissement et de contrôle des tarifs des services de communication électroniques afin de donner la main à l’ARCEP pour l’encadrement des tarifs.
« L’ARCEP n’a aucun autre agenda que de contribuer au bien-être national par des communications électroniques plus qualitatives et à des coûts, certes qui prémunissent les entreprises téléphoniques contre toute faillite, mais aussi et surtout qui prennent en compte le bonheur de nos populations », a rappelé Patrice Compaoré.

« Une question légitime »

Selon le directeur général de Telecel Faso, Boris Compaoré, le secteur des télécommunications est l’un des rares secteurs qui n’a pas augmenté les prix dans le contexte difficile que vit le Burkina. « Nous comprenons que les consommateurs veulent toujours un meilleur service au meilleur prix. C’est une question légitime et pour laquelle les parties prenantes peuvent discuter dans un climat de sérénité et de responsabilité », a-t-il laissé entendre.

« A cause des dérives sécuritaires, terroristes, il y a plus de 500 sites qui ne marchent pas dont plus de 200 sites qui ont été vandalisés ou détruits par les groupes terroristes. Cela signifie que sur ces sites, il y a des populations qui n’ont pas de service », a ajouté Boris Compaoré.